Tu parcours l’espace en diagonale,
comme un fou. Ceux qui t’attendent au bout de l’échiquier, tu fais un saut de
cavalier ; tu échappes.
Tu es là par ta musique, par
tes notes, et tu n’es pas là.
Pause entre deux impros :
tu ne sais pas ce que tu vas jouer, aucun de vous ne le sait. Tu t’assieds sur
le tabouret, tu croises les jambes assis sur le tabouret, tu allumes une
cigarette, et tu n’es pas là.
Tu te mets en péril, et tu ne
repasseras jamais exactement là.
Allez, encore un coup, tu es
un saxophoniste, tu fais du bien aux diagonales, tu repars en biais, en
quatuor.
*
Il y avait des cabines où on
pouvait écouter de la musique. Ce n’était pas de la bonne musique. J’ai pleuré. C’était des cabines pour pleurer.
[Lecture mardi 22 avril à la maison de la poésir Rhône Alpes, avec Aude Fabulet]