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Pourquoi si peu de candidats ?
Mais si il y en a plein !
Je les vois en bas de l’escalier
Ils passent la porte étroite en grouillant
Et se lancent à l’assaut des marches

Mais vite tout se délite
A peine trois marches et le grand nombre déjà épuisés s’assoient, et ne se relèveront plus
Ceux qui
parvenus deux degrés plus haut
Auront eu assez de lucidité pour décider de redescendre
Les pousseront tout à l’heure vers le bas, cadavres déjà, congelés, les faisant rouler pour tracer un couloir dans la neige

Et de ceux qui aurontvoulu aller plus haut encore
à la septième marche la plupart deviennent fous,
à la huitième ils regardent leurs doigts devenus noirs
leurs doigts morts et qui tombent,
en pleurant des larmes gelées

Certains auront eu l’idée de monter sur les dos des autres jusqu’à la troisième marche où s'éteignent la plupart, puis sur le dos des autres jusqu’à la cinquième, puis la septième et la huitième, et se seront enfin hissés jusqu’ici après quatre ou cinq montures

Ceux la je les refuse
Ceux la je les renvoie
*
Je regarde avec tristesse les os de ceux qui les ont portés,
Blanchis sous la neige dans l’escalier
Et je me dis qu’on aurait dû s’installer
Au rez-de-chaussée.
*

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