400

Un brouillon, deux brouillons, trois brouillons.
Une danse, un prisonnier. Une danse, s’évader, un prisonnier. Un prisonnier, un prisonnier, dansent. Une présence, un partage, des rires, des regrets.
Une image, un paysage. Une image, un visage. Une image, tête baissée.
Un tour de clé, deux tours de clé, et un troisième qui vous fait prisonnier.
Un rêve, deux rêves, un monde qu’on a laissé.
Une nuit blanche, deux nuits blanches, trois nuits blanches.
Un brouillon, deux brouillons, trois brouillons.
Trois feuilles en boule sur le sol de béton.

*
Les mots sont des barreaux : un vieux cerisier fait des fleurs dans un terrain vague parsemé d’immondices ; deux personnes ne sauraient se passer d’un autre monde ; trois mains au moins seraient nécessaires à l’homme dans l’amour. Blanchir les pages pour noircir les mots. Noircir de mots pour créer de la marge.


(d'après "Voix intérieures", n°4. Poème de Ophélie S)