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La ville que je connais est celle que je parcours à pied. Ville d'hiver, ville d'été, elle a la forme de mes déambulations. Hier je me suis enfoncé dans les vieux quartiers oubliés et je n'en suis ressorti qu'aujourd'hui, tellement la ville hier était prodigue et avaricieuse aujourd'hui.

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Quand je prends l'autobus la ville n'existe pas, je me demande bien où sont les gens que je vois sur les trottoirs, derrière la vitre qui vibre. Je me dis que si seulement je cessais d'être lâche je serais comme eux et alors je saurais. Mon père vit dit-on dans la même ville que moi. Lui aussi prend l'autobus. Voilà pourquoi.