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Galilée et Bourgois retournent à l’envoyeur, non décapsulé, le manuscrit de mon dernier opus. Ils veulent sans doute me signifier ainsi leur désir de me voir à l’avenir jeter le contenu de ma tinette ailleurs que dans leurs cours, que foulent respectivement le subjonctif Bergounioux et l’immense Lobo Antunes. D’autres Grandes Maisons, plus hypocrites ou délicates, me font comprendre par lettre la peine que je leur fais à polluer ainsi sans vergogne les espaces les plus sauvages et préservés de la planète éditoriale. Il m’invitent amicalement à mieux contenir à l’avenir mes dérives logorrhéiques, et m’expliquent qu’en tout état de cause mes récentes déjections littéraires seront sani-broyées, comme celles de mes innombrables collègues incontinents, dans le plus strict respect des normes en vigueur dans les mythiques salles blanches des comités d’hygiène et de lecture.

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Merci bien.
En attendant, conséquence inattendue ce ces quelques bouteilles livrées aux quarantièmes rugissant et qui au mieux rejoindront à l’échouage aux îles Kerguelen quelque malheureux coursier dématé du Vendée Globe, la source des miniatures et autres rimes regrettables semble se tarir... Comme peau de chagrin ? Allez ! On n’est plus à ça près…
A l’année prochaine