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L’arbre désigné est planté là, étrange et familier, généalogique. Dabek s’approche du tronc où les prénoms gravés sont suivis de noms qui lui sont familiers. Un grand silence s’est fait, anormal dans une forêt, qui vient donc sûrement de ses propres oreilles. Il tâte l’écorce blessée par les lames, spongieuse par endroit, malsaine, vibrante parfois, on sent que sous elle prospèrent des cancrelats aux gestes héréditaires. Ses paumes touchent la surface blessée, ses yeux remontent le long du tronc malade vers les branches basses, certaines mortes, où grâce à la lumière rasante du soir Dabek distingue d’autres marques et devine parfois un prénom désuet, reconnait un patronyme que sa mémoire avait jusqu’alors oublié. Il baisse les bras, réfléchit, retourne vers le coffre ouvert de sa Jeep Renegade, y remet la tronçonneuse des Eaux et Forêts, monte dans son véhicule et s’en va.

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Petit, il se le tatouait sur l’avant-bras à l’encre sympathique. Aujourd’hui il porte son nom (et aussi son adresse) dans une poche de son pantalon, sage précaution.