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L’on m’écrit (cf n° 144), je réponds : bien sûr, je le sais bien, que je ne suis pas Proust ! Ce n’est qu’un jeu. Lui et moi, on collabore, c’est tout. Tenez, on voit bien qu’aujourd’hui la littérature a fait de gros progrès, et que l’écriture de Marcel a besoin d’être retaillée, désodorisée, lissée par copier coller, compactée. Eh bien, je saurai faire : n’ais-je pas récemment écrit un magnifique « La bible, mais en plus petit » qui fut édité sur un grain riz et il restait encore plein de place ? Avec lui à la production logorrhéique et moi au poste « modernisation, compactage et adaptation », sûr qu’on aurait exploité cet espace pour y adjoindre un troisième (accompagné de merguez) et un quatrième (avec jésus cuit) testaments, et on aurait servi le tout avec forces moucharabiehs et graines de catleyas. On a raté ce coup là car Marcel ne m’avait pas encore découvert, mais on a d’autres beaux projets !

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Allez, je vous livre notre secret : Marcel et moi on travaille sur « A la recherche du temps raccourci », c’est « Le temps perdu » au format d’un livre de Annie Ernaux, très important pour être au programme des collèges ! Rien que pour vous, ce court extrait en forme de rimes regrettables :
Swann et Albertine
Sont dans un bateau
« Pince-moi », dit la Tine
Marcel tombe à l’eau
Alors, elle est pas belle, la nouvelle littérature ?