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Ayant fait faire à sa roue les sept premiers tours, puis les sept suivants, puis d’autres encore et encore d’autres, Dabek le hamster goûtait aujourd’hui, légèrement étourdi, non seulement la satisfaction de s’être extrait du binz avec élégance et au moment voulu – il n’aurait vraiment pas fallu faire un tour de plus – mais également celle d’avoir, par une sorte de tour de passe-passe dont lui-même aurait été incapable de reconstituer la séquence, réussi à glisser à sa place dans la cage un autre hamster plus sec, plus petit et plus affûté. Ni vu, ni connu. Pour récupérer avant de quitter définitivement les lieux, il avait tendrement regardé l’autre tenter de s’ajuster au mouvement accumulé, croire être sur le point d’y parvenir, et s’attacher aussitôt à porter de lui-même le rythme de la centrifugeuse à un niveau à peine supérieur, mais tel qu’il ne pourrait à coup sûr jamais s’extraire du piège que son léger accès d’enthousiasme refermait sur son avenir qui finirait broyé contre les mailles métalliques de la cage qu’il actionnait hardiment et, presque déjà, désespérément.
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L’homme qui s’efface
Laisse toujours des traces
