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Je passe l’été entier sous les porches des villes. Attendant la pluie. Attendant les filles qui viendraient s’abriter de la pluie parce qu’elles auraient oublié leur parapluie, ou parce qu’elles auraient envie. Attendant surtout le moment où sur le trottoir d’en face les jeunes veuves vont baisser leur rideau de fer.

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La nuit je m’en vais dans les domaines de l’au-delà, j’y aide les chasseresses à franchir les murets de pierre. Pause à midi dans la clairière, 3 sources à l’orée du pré, un foyer de grosses pierres. Les corbeaux tournent dans le ciel comme des drones autour de la foule. Sur les braises le café de met à vibrer. Je sers. Dans mon dos, dans l’axe de tir, envol de canards sauvages dont on me croira complice. L’après midi est là maintenant comme un très long nuage.