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(Sans titre)
Les sans nom sans bouées sans même savoir nager coulent sans remous
Les sans abris sans le sou s’enivrent sans joie
Les sans papiers aux sangs impurs gâchent notre ciment
Les cent familles s’emparent et les sangsues s’empiffrent
Les sans loi contre les sans droit
Les cent lois contre les sans droits
Les cent façons de faire mal sans lever le petit doigt
Laissant la police faire son travail
Les cent jours sans lendemain
Les cent jours sans voir le jour
Les sanglots sans larmes
Les sans ciel
C’est l’autre

*
Dabek se souvient de ses jeunes années d’après l’adolescence. Il préférait de loin le moment du partage à celui du cambriolage.