453

Motardes ? Va savoir. Sous le casque, on ne voit pas leurs seins.

*
Ce qui me plaît dans le scooter, c'est le casque.

452

L'homme qui a assassiné ce lundi un rabbin et 3 enfants juifs serait également le meurtrier de trois parachutistes la semaine dernière. 
- Pourquoi des parachutistes ?

*
Corvisart a toujours été gros, toujours été juif, et s’est longtemps demandé ce qu’il y avait de mal à être gros.
(Il s'avère que les parachutistes étaient maghrébins, antillais, etc. C'est un journaliste qui apporte cette précision, dont le etc.) 




[Post scriptum :
« Cet attentat odieux qui voulait frapper les israélites se trouvant dans cette synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic » (Raymond Barre, octobre 1980)]

451

Je me fêlais, comme une vieille tasse qui se brisa quand je la pris.

*
A l'emplacement du miroir on se regarde dans le mur en se bouchant les oreilles. On a perdu la faculté de s'accorder à ses propres mouvements, ses propres pensées. A heure fixe on n'essaie plus avec les autres, autour de la cour, de marcher d'un pas d'homme libre. 



[Re-publication de "Rencontre avec Robert Walser" sur la Revue des Ressources, ici.]

450

Quand on ouvre les placards
Ils tombent
Les Tupperwares



*
Ils ont d'abord eu ces petits rires de mépris. Maintenant mes enfants parlent de moi à la troisième personne.




Bernard Deglet lit ses textes ce dimanche à Lyon au cabaret Le Périscope, ainsi que Barbie Tue Rick, Fréderick Houdaer, Laurence Loutre-Barbier, Grégoire Damon.

449

Des deux côtés on voit la mer
Devant aussi on voit la mer
Je suis posé sur l'île sous le ciel sur la lande légèrement inclinée vers la mer, en haut de la falaise
Je regarde devant
Nous sommes plusieurs assis pareillement, à quelque distance les uns des autres
Nous regardons devant
L'océan
Un espace dans un autre espace
Nous vivons le même temps simultanément
La longue houle et la brise qui se lève de la mer permettent
A des choses lointaines
De revenir à nous

*
Ils entendent respirer la mer contre la falaise. Leurs corps de garçons descendent la falaise. Pieds et mains, dans le bon ordre, tâtent sous leurs doigts le visage des rochers. Une fois parvenus au niveau de la mer ils se glissent entre le roc et l'écume et s'en vont nager loin. Hors de vue. Offerts au vague, ils disparaissent de leur propre vie sans vraiment d'en apercevoir. Puis ils reviennent en silence au pied de la falaise. Ils s'écoutent respirer au pied de la falaise.