462


Optimiste, paradoxal, car il y a forcément, derrière ce sentiment de toujours tomber plus bas et que ça n'en finira jamais, l'autre idée, presque contradictoire, celle du fond que l'on pourrait toucher, sur lequel on pourrait rebondir.

*
Au fond il y a les os de ceux qui n'ont jamais touché le fond et de ceux qui s'y sont écrasés

461


Elle était mauve sous sa robe nue, et heureuse quand il pleut.
On a parlé de vent de soleil et d'été, des voyages lents que l'on ferait. Au réveil elle était encore là. Nos deux bouches avec du beurre dedans se joignaient au milieu du croissant.

*
Elle était mauve sous sa robe nue, et heureuse quand il pleut 

Par les fenêtres ouvertes surgissait l'océan
Puis on allait se baigner dedans

460


J'aimerais qu'on m'en veuille pour tout ce que j'ai fait ou que je n'ai pas fait
C'est un peu trop demander sans doute alors j'essaie autre chose
Je joue le rôle de celui à qui l'on reprocherait
Non pas ce qu'il a fait ou pas fait
Mais ce qu'il est.

*
Je suis là
J'attends qu'on me fasse signe
En faisant des signes
Qu'on ne voit pas.

Ce qui ne va pas
Ce qu'on ne me dit pas 
"Ce n'est pas ce que tu es
C'est parce que tu es
Encore là".

459


A cause de son regard et de la forme de ses sourcils Dabek se dit – et lui dit – qu'elle serait encore plus belle sous le voile. « Je le mettrai » dit-elle, et tout de suite elle est plus belle il est vrai, la silhouette aussi.

*
Pour mieux réfléchir, un homme doux se plie sur sa chaise dans le sens de la chaise et se met à ne penser à rien.

458


Rose se penche sur une fleur
En respire le parfum
La voilà précipitée ailleurs
Dans un autre jardin

*
Plus la lumière est faible et plus on voit la nuit.

[un texte sur le vrai travail à relire ici]