495


Une rue
Une nuit comme les nuits d’avant
Une lavandière avec son bac et ses deux bougies
Frotte
Lave, frotte
Le dos courbé sur son bac
Frotte, lave, frotte, rince
On ne voit jamais le visage des lavandières
Son visage éclairé par les bougies
Et les bras nus et rouges
Qui vont et qui viennent
Lavent, frottent, rincent, essorent
Le linge qui n’est jamais le sien.
On ne voit plus cela aujourd’hui
Dans la nuit avec les deux bougies
C’est la machine qui fait cela aujourd’hui
Frotte lave frotte lave encore rince essore
Et la misère a pris des formes plus propres
Frotte, frotte, essore, essore
Frotte et essore encore aujourd’hui

 (PPL PNE)

*
Excusez-moi, mais est-ce que vous pourriez cesser de vous reproduire ?

[nda, oct 2013 : je découvre que cette phrase que je croyais mienne a été écrite (en tout cas éditée) par Chloé Delaume, dans "Une femme avec personne dedans"]