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Les poupées russes sont sorties de leur gigogne et s’avancent humblement vers lui, Averell en premier et Joe loin derrière comme si les Dalton étaient dix-huit, femmes, et en bois creux et peint.
Nous sommes très pauvres, dit Averell en lui tendant un œuf dur et un énorme cornichon. Aidez nous à entrer en France.
- Vous n’êtes pas vraiment russes. Trop belles. Ukrainiennes ?
Oui, répond fièrement Averell.
- Excellent, cet œuf. Je ne peux rien pour vous. Moi-même j’ai dû quitter la France, il n’y a plus de travail, je suis venu ici pour chercher du travail.
Alors, vous êtes des nôtres ?
- En quelque sorte, répond Lucky-luke.

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Et il se met à pleurer sur tout ce qui était, n’est plus, et ne sera plus jamais, et aussi parce qu’il vient de mordre à pleines dents dans le cornichon.