Un temps
d’attente, le brouhaha bien reconnaissable : c’est un centre d’appel. Ne
pouvant cette fois ci arguer qu’il n’a pas le téléphone, il a la présence
d’esprit d’expliquer qu’il n’a pas de mobylette. Profitant de l'habituel désarroi qui
suit à l’autre bout du fil, il raccroche doucement.
*
Le moteur de sa mobylette s’était soudain mis à
faire le bruit incontestable d’une sonnerie de téléphone. Dabek avait coupé
aussitôt les gaz, ça avait cessé. Les avait remis, ça avait re-sonné. Avait
plusieurs fois recommencé la manœuvre, et les sonneries s’étaient enchaînées,
comme pilotées par la poignée de gaz. Au bout de 7 ou 8 sonneries, sans
vraiment croire en ce qu’il faisait, Dabek avait décroché.